Mon 1er Téléthon, c’était en 2009, dans mon village à Concise. Mon mari David, sapeur-pompier, a repris l’organisation de cet événement. Comme on travaille mieux en équipe, c’est naturellement que je me suis jointe à lui.
Je me souviens de la mascotte cette année-là, James, l’ours blanc. Depuis, j’ai toujours une certaine affection pour ce petit ours.
Les années s’enchaînent, nous avons gardé la formule de nos prédécesseurs : spaghetti avec sauces au choix, fanfare, vente de biscômes et de taillés aux greubons, en plus des peluches. Le repas s’organise le samedi à midi. La pâte à biscômes est travaillée à la main et huile de coude, le mercredi sous l’œil attentif de Claude, menuisier du village, qui détient précieusement la recette. De mercredi à dimanche matin, le temps file à vive allure et les événements s’enchaînent : on façonne les biscômes, on prépare les taillés, la mise en place, la tournée dans les villages environnants, le repas et les rangements du dimanche.
Peu de temps après cette 1ère édition pour nous, une idée au détour d’une nuit : demander aux restaurateurs du coin de nous offrir une sauce. Un succès immédiat. La formule évolue mais sur le fond, reste la même.
Un comité se crée avec un seul mot d’ordre : la
convivialité pas de hiérarchie stricte et ça fonctionne à merveille. Les idées
fusent et on optimise les recettes de base.
Durant l'année 2010, David a voulu en savoir plus et était présent dans les
réunions des organisateurs organisé par la fondation Téléthon. Il veut comprendre comment cela fonctionne, où vont les dons, etc. Une bonne occasion pour le conseil de fondation de lui
proposer de les rejoindre en 2011. Il avait besoin d’un organisateur de manifestations dans leur rang.
En 2012, David me propose de participer à l’émission en
direct à Lausanne le samedi soir. Je n’étais pas franchement enthousiaste car
le cumul de fatigue des derniers jours est important. Je me laisse finalement convaincre
et je ne le regretterai jamais puisqu’un coup de foudre m’emporte. Je rencontre
une famille avec un petit garçon atteint d’une myopathie et c’est une
révélation. Je n’étais plus tellement en adéquation avec mon travail où la
valeur humaine n’existait plus. Ce fut immédiat : c’est exactement dans ce genre de domaine que j’aimerai être.
Emission Téléthon, décembre 2012 (depuis la gauche : Christian, Leena, David et Frédéric) |
Plus tard, David m’informe qu’il cherche deux nouvelles personnes, à temps partiel, pour le centre de coordination. Un profil junior et un senior. Je dois sûrement être dans la catégorie des seniors et je postule aussitôt. Au printemps 2013, j’ai la chance de pouvoir être engagée et de rejoindre la famille Téléthon. Les règles sont claires et nous les respecteront à la lettre en David et moi, pas de mélange entre le conseil et le centre de coordination. Ce que nous partageons : l'envie de soulever des montagnes pour une cause qui nous est chère.
Voilà déjà huit ans que je suis au Téléthon, une sacrée école de
vie dans tous les domaines, une formidable famille. J’ai commencé avec l’ours blanc pour être maintenant
au kangourou.
Au fil des ans, j’ai rencontré un bon nombre de membres de
la famille Téléthon : des organisateurs de manifestations, des familles,
des assistantes sociales, des chercheurs. La famille est encore grande et
s’agrandit mais l’esprit reste intact. J’ai sillonné la Suisse à la rencontre
de chacun d’eux. Je ne compte plus les occasions où je suis sortie de ma zone
de confort, où j’étais tétanisée de parler devant une assemblée conséquente
avec une voix qui me laissait tomber, les rencontres avec les familles ambassadrices que
j’aime sincèrement, les shooting photos, les émissions radios ou télé. Le
stress de ne pas recevoir les peluches mais jusqu’à maintenant elles sont
toujours arrivées, parfois mouillées, parfois malmenées avec des cartons mis à
rude épreuve mais toujours au rendez-vous. Aucune année ne ressemble à la précédente.
Cette année 2020, encore plus spéciale que les autres où nous devons faire une croix sur le
Téléthon que nous avions connu, nos belles années et malgré tout avoir
l’énergie de motiver et trouver des solutions.
Je rêve de pouvoir refaire la tournée des manifestations en
dégustant de la soupe aux pois à 10h00 du matin, de transiter par le meilleur gâteau
du village (ce qui est le cas dans chaque endroit) avec un vin chaud pour digérer et d’enchaîner avec une fondue. De se
coucher à pas d’heure et de remettre ça le lendemain toujours avec le sourire car c'est chaque fois des rencontres exceptionnelles.
Le Téléthon Suisse, une vraie histoire de famille comme à ses
débuts avec les fondateurs Jacques Rognon et Yves Bozzio. Nous ne manquerons pas de vous en parler dans un futur article
Leena
Responsable du centre de coordination nationale